Potagers Urbains Collectifs (PUC)

Français :

Strasbourg : entre jardins familiaux et jardins partagés, les Potagers Urbains Collectifs (PUC)

La ville de Strasbourg met trois différents types de jardins à disposition de ses habitants : les jardins familiaux, les jardins partagés, et depuis 2012, les Potagers Urbains Collectifs (ou PUC).

Les jardins familiaux sont des espaces réglementés. A Strasbourg, il en existe 4 800 ! Les parcelles allouées peuvent atteindre 300 m², et permettent aux citadins non seulement de cultiver leur jardin, mais aussi de se ressourcer (nombre d’entre eux ont installé des salons de jardin, des jeux pour leurs enfants…). En raison de leur grande popularité, les jardins familiaux sont quelque peu difficiles à obtenir. Aujourd’hui, le délai d’attente se situe entre trois et quatre ans. A cause de leur taille, ces parcelles se trouvent souvent en périphérie de la ville, tels que les jardins familiaux de l’Elsau ou ceux du quartier de la Robertsau (« la Cité de l’Ill »). Sur la carte suivante, les PUC correspondent aux trois carrés verts clairs.

Carte des jardins

Les jardins partagés représentent le développement d’un concept un peu différent ; animées par un mouvement social de fond en faveur du jardinage, de l’alimentation saine et du « do it yourself », des associations de riverains font la démarche de repérer des endroits propices à la création d’un jardin et demandent à ce que la ville leur confie ce « lopin de terre » (le jardin partagé de la place Ste Madeleine constitue un bon exemple). Bien sûr, l’état du sol ou le budget que la ville est en mesure d’allouer (l’aménagement d’un jardin partagé coûte entre 30 et 40 000€) font partie des contraintes à évaluer. Ces jardins sont donc des biens fonciers, crées par la ville de Strasbourg, dont la gestion revient gratuitement à ses résidents, qui sont simplement tenus d’organiser une animation de quartier autour du jardin, et ce au minimum une fois par an ; avant toute chose, le jardin partagé doit être créateur de lien social. La ville de Strasbourg aménage des jardins partagés depuis 2007.

Il n’aura pas fallu plus de dix ans pour que les jardins partagés soient à leur tour victimes de leur succès : au Lombric Hardi par exemple (au Neudorf), les parcelles doivent régulièrement être réattribuées par tirage au sort. Certaines parcelles communes sont également destinées aux herbes aromatiques ou aux plantes médicinales. Selon Alain Diedrichs (responsable du département des Espaces Verts Urbains pour la ville de Strasbourg), le jardin partagé de la rue de Rothau (quartier de la gare) a, quant à lui, plus de mal à survivre : il avait été crée pour des étudiants (qui ne sont souvent pas là pendant l’été), et sa situation géographique plutôt excentrée ainsi que le manque de jardiniers  en ont fait une cible de choix pour les vandales.

IMG_1362Panneau explicatif accroché à l’entrée des trois PUC

A mi-chemin entre les jardins familiaux (privés et « individualistes ») et les jardins partagés (totalement publics), les PUC constituent une toute autre alternative pour les citadins amoureux du jardin. Ils sont destinés à des personnes en demande de jardins vivriers qui n’ont cependant pas besoin de l’espace offert par les jardins familiaux, plutôt consacrés au loisir. La plupart du temps, ces personnes désirent seulement un « petit coin de terre » susceptible de répondre aux seuls besoins alimentaires, car ils ont soit peu de temps à consacrer au jardinage, soit de faibles revenus. La superficie des parcelles créées au sein des PUC est d’environ 40 m². Elles ne possèdent pas de pelouse et sont entièrement dédiées à une culture vivrière. Les riverains qui en bénéficient sont liés à la ville par le biais d’un bail de location à faible coût, mais dont ils doivent s’acquitter chaque année. Tels des jardins familiaux à échelle réduite, l’aspect de « lien social » se retrouve dans la juxtaposition des parcelles (il y en a une vingtaine par potager). Les jardiniers partagent un abri où sont rangés les outils et fabriquent leur compost en commun ; ils sont donc encouragés à faire connaissance. Tout comme les jardins partagés, les PUC ont vocation à composter et peuvent choisir de mettre en place un compost collectif (au sein du potager) ou de quartier, c’est-à-dire d’accès libre pour tout le voisinage. Cette idée de « compost de quartier » se développe de plus en plus à Strasbourg ; des bacs à compost viennent notamment d’être installés sur le campus de la résidence universitaire Paul Appell (rue de Palerme). Tous les PUC sont d’accès libre (vous pouvez y entrer dès lors qu’un résident y travaille) et il est également possible d’y adhérer librement pour peu qu’une parcelle soit disponible.

IMG_1350Espace commun et abri de jardin du PUC de l’Ecureuil (parc de la Citadelle)

Il existe trois PUC à Strasbourg :

  • le PUC de l’Ecureuil ;
  • le PUC de l’Elsau ;
  • le PUC de la Cité de l’Ill.

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Le PUC de l’Ecureuil (dans le parc de la Citadelle) tire son nom des petits rongeurs vivant dans les deux noisetiers autour duquel il a été construit.  Il a été crée à la demande d’un groupe de personnes qui se connaissaient déjà : ils suivaient ensemble des cours d’apprentissage alimentaire (nutrition, gestion du budget etc.) et étaient membres d’une AMAP. Ils se sont tournés vers la ville lorsqu’ils ont voulu subvenir eux-mêmes à leurs besoins alimentaires. Chacun possède sa parcelle (elles sont au nombre de douze), mais les outils et le compost sont communs. La localisation de ce potager est très pratique car elle permet aux parents de jardiner pendant que leurs enfants jouent dans le parc.

IMG_1360Le « coin des enfants » du PUC de l’Ecureuil (parc de la Citadelle) où ces derniers peuvent planter ce qu’ils veulent et dont ils sont responsables

IMG_1352Le point d’eau et les bacs à compost du PUC de l’Ecureuil (parc de la Citadelle)

Christiane, par exemple, aide depuis deux ans une amie à s’occuper de sa parcelle (environ 15 m²). Elle habite le quartier (Esplanade) et a découvert le potager au gré de ses promenades. Elle cultive divers fruits et légumes sans produits chimiques, en ayant recours au compost commun pour amender sa parcelle. Cette jardinière de longue date adore passer du temps dehors et ne rechigne pas à prendre soin des parties communes : balayage de l’abri, arrachage des mauvaises herbes… Elle apprécie le fait que le potager soit proche de sa maison et a ainsi pu faire de nouvelles rencontres.

IMG_1356Les parcelles du PUC de l’Ecureuil (parc de la Citadelle) – vue d’ensemble

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Le PUC de l’Elsau (rue Schongauer) a été créé à l’initiative de la ville. Les résidents ont été démarchés au porte-à-porte par les agents des espaces verts, mais il n’a fallu que peu de temps avant qu’une dynamique ne se crée.

IMG_1363Les parcelles du PUC de l’Elsau – vue d’ensemble

IMG_1364L’un des points d’eau du PUC de l’Elsau

IMG_1365L’un des bacs à compost du PUC de l’Elsau

IMG_1366Petit salon de jardin installé dans une parcelle du PUC de l’Elsau

IMG_1371L’une des parcelles du PUC de l’Elsau

IMG_1373L’abri de jardin du PUC de l’Elsau

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Le PUC de la Cité de l’Ill ou « l’Ill aux jardins » (rue de la Magel à la Robertsau) :

IMG_1385Le PUC de la Cité de l’Ill, bordé d’arbres qui le sépare de habitations

IMG_1384Le PUC de la Cité de l’Ill – vue d’ensemble

IMG_1382Le point d’eau du PUC de la Cité de l’Ill

IMG_1378L’abri de jardin du PUC de la Cité de l’Ill

IMG_1381Les parcelles du PUC de la Cité de l’Ill

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En conclusion, les PUC constituent une alternative aux jardins familiaux, à moindre frais et sans délai d’attente ; en fonction du profil des demandeurs, le département des jardins familiaux (espaces verts) peut leur proposer un jardin familial, un jardin partagé, ou un PUC.

Pour plus d’informations techniques concernant les PUC, visitez le site d’Eco-Conseil, consultant et partenaire de la ville de Strasbourg dans la création et la gestion des PUC : http://www.ecoconseil.org/decouvrir-nos-actions/accompagnement-de-projet/potagers-urbains-collectifs

English:

 

Strasbourg: collective urban vegetable gardens instead of family or shared gardens?

 

(See pictures below ↑)

Strasbourg makes three different types of gardens available to its inhabitants: family gardens, shared gardens and, since 2012, collective urban vegetable gardens (also known as “PUC” in French).

There are 4,800 family gardens in Strasbourg; they are regulated spaces. The allotted plots of land can be as big as 300 m², and they allow city-dwellers to cultivate a garden, but also to recharge their batteries (lots of them have a set of garden furniture or a playground for their children). Due to their huge popularity, family gardens can be a little hard to get. Today, the waiting period goes from three to four years. Because of their size, those plots of land are usually located on the outskirts of the city: for example, there are family gardens in the neighborhoods of “Elsau” or “la Robertsau” (“la Cité de l’Ill”).

Shared gardens embody the development of a somewhat different idea: motivated by a general social movement in favour of gardening, healthy food and a “do it yourself” point of view, some residents’ associations take initiatives and ask the city to give them free areas suitable to the creation of a garden (you can see a good example of a shared garden “place Ste Madeleine”). The soil conditions or the budget Strasbourg is able to allocate (the development of a shared garden costs between 30 and 40,000€) are part of the restrictions which needs to be assessed. Those gardens are thus properties which are developed by the city but freely managed by its residents; they just have to organize an animation linked to the garden in their neighborhood – at least once a year; first and foremost, a shared garden is supposed to help create social bonds. Strasbourg is developing shared gardens since 2007.

Nowadays, less than ten years later, shared gardens are also victims of their own success; the plots of land in the “Lombric Hardi” (“Neudorf”) have to be regularly reallocated through a random draw. Some collective plots of land are also dedicated to the cultivation of aromatic herbs and medicinal plants. On the contrary, according to Alain Diedrichs (chief of the Urban Green Spaces department for the city of Strasbourg), the shared garden located “rue de Rothau” (next to the central station) is struggling to survive; it was created for students (who usually don’t stay in the city during the summer), but its fringe location as well as the lack of gardeners turned it into a choice target for vandals.

Halfway between family gardens (private and “individualistic”) and shared gardens (100 % public), the PUC give a different option to city-dwellers who enjoy gardening. They are meant for people in need of a vegetable garden, but without the big area which usually comes with family gardens (mostly used for leisure). Most of the time, those people only wish to have their own plots of land to answer food needs; some of them don’t have enough time to garden, others have low incomes… In the PUC, the plots are generally 40-m² big and entirely dedicated to the cultivation of fruits or vegetables (no flowers or lawn). The residents who own a plot are bound to the city thanks to an inexpensive leasing agreement – they have to pay a certain amount every year. Like family gardens but on a smaller scale, the plots of land – joined together in the PUC – also create social contacts (there are approximately twenty plots in each garden). The gardeners share a garden shed – where they store their tools – and make their own compost; thus, they encouraged to get to know each other. Like shared gardens, the PUC have to make their own compost and they can choose to keep it to themselves (within the vegetable garden) or to set up collective compost bins for the whole neighborhood. This idea is currently developing in Strasbourg; compost bins were just installed on the campus of the student residence (Paul Appell). There is an open access to the PUC (you can enter them as long as there is also a gardener), and if a plot of land is available, you can also apply of you want to get it.

There are three PUC in Strasbourg:

  • PUC de l’Ecureuil”;
  • PUC de l’Elsau”;
  • PUC de la Cité de l’Ill”.

• “PUC de l’Ecureuil” (“parc de la Citadelle”): its name comes from the little squirrels (“écureuils” in French) living in the two hazel trees around which it was built. It was created at the request of a group of people who already knew each other: together, they had taken classes about food (nutrition, management of their budget etc.) and were receiving vegetables from an association once a week. They turned to the green spaces’ department because they wanted to answer their food needs all by themselves. Each of them owns his own plot of land (there are twelve of them), but the tools and compost bins are common to the garden. The location of this vegetable garden is practical because the parents can garden while their children spend time on the park’s playground.

For instance, it has been two years since Christiane started helping one of her friends to take care of her plot (approximately 15-m² big). She lives in the neighborhood (“Esplanade”) and discovered this vegetable garden thanks to her walks. She is cultivating different fruits and vegetables without chemicals; she rather uses the shared compost. She has been gardening for a long time now and she really enjoys spending time outside, which is why she doesn’t mind taking care of the common portions: she sweeps the floor their garden shed, pulls up weeds… She likes that the vegetable garden is so close to her home, and it also enabled her to meet new people.

• “PUC de l’Elsau” (“rue Schongauer”): it was created at the initiative of the city. The residents were canvassed through door-to-door actions – conducted by the green spaces’ employees – but the creation of dynamics took very little time.

• “PUC de la Cité de l’Ill” or “l’Ill aux jardins” (“rue de la Magel”, “Robertsau”);

As a conclusion, the PUC can be seen as a good alternative to family gardens, because they are less expensive and don’t require a waiting period; according to the profile of the applicants, the family gardens’ department (which manages green spaces) can offer them to join a family garden, a shared garden or a PUC.

If you want to learn more about the PUC, please visit the Eco-Conseil website – they are consultants and partners of the city of Strasbourg in the creation and management of the PUC: http://www.ecoconseil.org/decouvrir-nos-actions/accompagnement-de-projet/potagers-urbains-collectifs